Sociétés obèses et sociétés chétives

Quelques sociétés sont obèses, bien des sociétés sont chétives. Les obèses, sont comparables à une armées d'officiers, dans un pays paisible. Dans ces sociétés, une grande population est en emplois, ce qui est une bonne chose. Cependant, il se cache sous cette beauté une anguille de cadres salariés, de plus en plus grosse et grasse. Et pour cause, la folie du salaire le plus élevé.

Un salaire, c'est pour recharger la batterie. Assez décent pour éviter les soucis. Un salarié doit pouvoir vivre et dédier son temps actif à son travail et à ses loisirs. Un salarié n'est pas un capitaliste, pas un investisseur.  Le salaire devrait s'aligner sur deux indices, celui du coût de la vie et celui du niveau de vie. Les salaires d'ouvriers le sont. Ceux des cadres ne le sont plus.

D'années en années, les salaires des cadres grimpent de plus en plus haut. Petit à petit, un mythe de têtes en or s'est installée, celui des supers managers payés autant qu'ils gèrent et génèrent de richesses. Génèrent ils réellement autant la richesse? Le croire serait méconnaitre la recette. Les cadres sont payés trop cher, plus que de besoin. Même s'ils pouvaient quintupler l'espérance de vie, ils n'épuiseraient pas le cinquième de leurs gains. 50 millions l'an! Pour un homme seul ou marié, sans ou avec trois enfants, c'est inépuisable. Pourquoi payer si cher? En payant les cadres plus que de besoin, la société les corrompt. Ils reçoivent de l'argent en trop, et doivent s'en occuper. Il leur faut trouver des façons inédites de le dépenser, ou de le faire fructifier, parfois à labris de l'impôt

Les gérants de cadres: qui/où sont-ils?

Les artistes ont des gérants d'agendas et des avoirs. Ainsi, ils n'ont pas à s'en préoccuper, et se concentrent aux activités créative et récréative.  Les joueurs professionnels ne manquent aucun camps d'entrainement, ils payent eux aussi des gestionnaires dont la fonction première est de couper le gras du trop perçu. Qui sont les gérants des gestionnaires?

Les cadres payés trop cher le sont doublement. Ils ponctionnent sur le temps de travail payé, du temps pour leurs surplus d'argents. Pendant qu'ils sont salariés pour générer et sauvegarder la richesse de leurs patrons, ils se préoccupent davantage de faire prospérer la leur. La voie devient assez vite pavée d'interférences des intérêts.  Saura-t-on jamais dans quelles mesures l'appât du gain individuel pèse sur la balance décisionnelle des cadres investisseurs? Les conflits d'intérêts poussent partout, comme des pissenlit, mais leurs souterraines ramifications sont invisibles. L'esprit corporatif s'y prête bien, allègrement. Aveuglement, le nuage de la richesse nous enthousiasme. Créer et pérenniser la richesse! A quoi sert la richesse, à quoi servirait une paire de chaussure, pour un unijambiste? Nous sommes obnubilés par l'éclat du moyen, et perdons de vue le sens de son usage.

Lire la suite

Retour page précédente

Francois M. ©xP, Québec, mars 2010